Grignotage ou envie de manger, de l’importance des mots

Définir les termes pour savoir vers quelle réalité on choisit de se tourner est un début si l’on choisit de ne plus être dans l’évitement expérientiel, afin de pouvoir par la suite augmenter sa tolérance émotionnelle.


Le «grignotage» est par définition «l’action de manger très peu, sans appétit».


Le site www.mangerbouger.fr est plus exhaustif et associe le grignotage à une action qui peut «être mauvais pour la santé, surtout s’il se compose de snacks gras, sucrés ou salés» et donne ainsi «des astuces pour éviter de grignoter pendant la journée et tenir jusqu’au prochain repas».

Dans notre société, le fait de manger en dehors des {3 repas «classiques» + 1 collation} est considéré comme nocif pour la santé et indiquerait que l’on s’alimente de manière incorrecte « peu rassasiante » pendant ces 3 repas, ce qui pousserait à manger des sucreries ou des aliments gras en dehors.
Ce discours paraît utopique et difficile à mettre en place quand on voit que les problématiques d’obésité et de troubles des conduites alimentaires –TCA– occupent une place de plus en plus importante en matière de santé publique.
Et si le grignotage était une croyance alimentaire ? Un terme qui donnerait lieu à un discours infondé véhiculé par l’éducation, par ses propres injonctions ou encore par celles de la société ?
Dans ce cas-là, on pourrait voir le grignotage sous l’angle de l’envie de manger, plus précisément de l’envie émotionnelle de manger. Cela reviendrait à prendre en considération le fait qu’il y a, de manière physiologique, des mécanismes régulateurs intrinsèques (faim, rassasiement, permettant une troisième régulation dite pondérale) qui permettent les envies émotionnelles de manger car nous sommes des êtres humains émotionnels.


Les envies de manger ne font pas de nous des personnes diététiquement incorrectes qui négligeons notre santé.


Les études sur les comportements alimentaires déconstruisent les discours diététiquement corrects basés sur les rythmes alimentaires ordonnés en {3 repas + 1 collation / jour} et prennent en compte la réalité biologique et physiologique, avant celle de la société.
En choisissant d’opter pour les termes appropriés, neutres dans le sens sans jugement de valeur, nous choisissons la voie de la réalité physiologique, scientifique plutôt que celle généraliste pouvant s’avérer alarmiste et culpabilisatrice.
En augmentant notre champ de conscience, cette réflexion est un début pour ne pas être ni dans le déni ni dans l’évitement expérientiel, ainsi je peux choisir de manger, en conscience, des aliments dits réconfortants (gras + sucrés ou salés) car ces derniers ont pour rôle d’apaiser une émotion que je ne peux complétement tolérer en ce moment-même, je mange alors par envie et non par faim.


Choisir le terme approprié pour définir son comportement alimentaire est un début pour poser les bases, savoir de quoi l’on parle et pouvoir choisir en conscience sa perception de la situation et aller ainsi dans le sens choisi «en s’autorisant à».

Bibliographie :
www.mangerbouger.fr
«Pédagogie et psychologie des comportements alimentaires», cursus Université de Bourgogne